Quand la saison se termine… le silence fait du bruit.
- isabelle dion
- 8 avr.
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 11 avr.
Une dernière partie, un dernier cri de ralliement, un dernier service, un dernier point, un dernier coup de sifflet… et soudainement, c’est la fin. La saison de volley se termine pour nos jeunes, oui. Mais pour nous, les parents, aussi.
Je l’ai vécue cette saison. Dans les gradins, sur la route, dans les silences et les excitations d’après-tournoi. Et je sais que je ne suis pas seule. Nous sommes plusieurs à avoir mis notre cœur, notre temps, notre énergie dans cette aventure de quelques mois.
Et quand cela se termine, il y a un petit vide qui s’installe. Un petit deuil qu’on ne nomme pas toujours… mais qu’on ressent bien.
Être parent de sportif, c’est vivre la saison autant qu’eux
Choisir de laisser notre enfant faire partie d’une équipe, c’est bien plus que l’inscrire à un sport. C’est accepter que notre quotidien prenne doucement le rythme de sa passion, de ses défis et de ses rendez-vous hebdomadaires. C’est accepter de voir parfois notre propre équilibre se déplacer un peu.
Par amour, on réorganise nos horaires. On devient le chauffeur désigné, on veille à ce que l’uniforme soit prêt, que les collations nourrissent le corps autant que l’esprit, qu’il y ait assez d’énergie pour tenir toute une journée de tournoi.
Mais au-delà de ce dévouement tangible, je vis chaque moment et je ressens les émotions au diapason de mon enfant. Je suis la présence fidèle dans les gradins. Dans tout cela, il y a une forme de don invisible. Une manière d’être là, avec amour, à vivre une saison en tant que parent.
Le terrain, le miroir de leur évolution
Le terrain, ce n’est pas qu’un lieu de jeu. C’est un espace d’évolution, un théâtre où nos enfants grandissent sous nos yeux. On les voit apprendre à se relever après une déception, à célébrer une réussite, à écouter, à s’adapter, à collaborer. On est témoin de leur croissance. Tranquillement, leur confiance se tisse. Match après match, quelque chose en eux se forge… et quelque chose en nous s’émerveille.
Vers la fin de la saison, j’ai eu le privilège de pouvoir prendre un moment avec les jeunes afin de leur partager quelques pépites, dont une introduction à la visualisation. Elles ont compris que le corps suit l’esprit. Elles ont réalisé que leur discours intérieur devait être juste pour obtenir ce qu’elles désirent véritablement. Prendre ce moment avec elles, les entendre partager, les voir connecter à une version plus forte et plus confiante d’elles-mêmes… c’était précieux.
Ces outils-là, on ne les trouve pas dans les statistiques, mais bien dans le cœur. Même si les résultats n’ont pas été à la hauteur de leur désir au tournoi suivant, je crois sincèrement que les apprentissages leur resteront, bien au-delà du sport.
Les victoires remplissent le cœur, mais les apprentissages le façonnent
Ce serait mentir de dire que l’important, c’est de participer. 😊 Les jeunes ont une mission bien claire : gagner. Les victoires font du bien. Elles élèvent, elles remplissent le cœur de joie et de fierté, elles créent des souvenirs lumineux et elles donnent confiance.
Mais les soi-disant défaites… elles aussi ont leur beauté. Parce qu’en réalité, il n’y a pas de défaites. Il y a des moments de remise en question, des réflexions, des ajustements. Il y a parfois des larmes, des silences, des conversations à cœur ouvert. Mais à travers tout cela, il y a de précieux apprentissages.
Chaque joueur, à sa manière, offre le meilleur de lui-même à chaque instant. Parfois, tout coule bien. D’autres fois, c’est plus difficile. Mais c’est dans ce qu’ils choisissent de faire avec ce qu’ils vivent que réside la vraie croissance.
L’autre équipe, celle des parents.
Plus la saison avance, plus les affinités se développent entre les joueurs d’une équipe. Doucement, cette même magie s’installe parmi les parents qui partagent les bancs du gymnase.
On a crié, on a retenu notre souffle, on a applaudi. On a vécu l’effervescence, on a secoué les cloches, on a vibré fort. Et naturellement, des liens se sont tissés, des amitiés sont nées. On a partagé des joies, des peines, des rires… et toujours, ce même élan : soutenir nos enfants avec tout notre amour.
Parce qu’au fond, dans les gradins aussi, on vibre ensemble pour les voir s’épanouir.
Ce n’est pas une fin… c’est un passage.
Quand la saison se termine, ce n’est pas seulement un horaire qui se libère. Ce sont des moments de bonheur qu’on laisse aller.
Peut-être des parents qu’on ne verra plus, des filles qui ne joueront pas ensemble l’an prochain. Peut-être un entraîneur qui laissera sa place après avoir accueilli nos jeunes, semaine après semaine. Par sa présence et ses actions, par ses paroles parfois rassurantes, parfois confrontantes, mais constructives, il aura marqué le parcours de nos enfants en leur permettant de gagner en maturité, et s’élever. Je me demande parfois quel vide cette fin de saison peut laisser en lui, après tout ce qu'il a donné, porté, accompagné.
Ce petit deuil là, même s’il est discret, est bien réel.
Cette fin de cycle, il faut la vivre, l’honorer, l’accueillir. Ce n’est pas une fin en soi. C’est un passage. Une page qui se tourne avec douceur… pendant qu’une autre page se prépare déjà à s’écrire… Différente oui, mais tout aussi riche.
Une fin simple… et pourtant si grande
La saison s’est terminée simplement, sans grands honneurs. Mais dans cette simplicité, il y avait quelque chose de profondément touchant.
J’ai vu ma fille s’épanouir. Je l’ai sentie fière d’elle, fière de son chemin, fière de son équipe. Et ça, c’était immense. Elle nous a écrit, « Merci d’être là pour moi, même quand c’est difficile. Je vous remercie pour tous les trucs que vous me donnez autant sur le plan technique que psychologique. Je vous aime 💜»
Ce petit geste là a tout dit. Elle a reconnu notre présence, notre constance, notre dévouement.
Et moi, comme maman, j’ai aussi grandi à travers cette saison. J’ai appris à la regarder être et devenir. À la laisser voler un peu plus loin, un peu plus haut…
Et peut-être que c’est aussi ça être parent : grandir en regardant nos enfants devenir.



C'est un très beau texte Isa. Mon grand joue aussi au Volley-ball et te lire m'a arraché quelques larmes...mais des larmes positives d'émotions et non de tristesse. ❤️
Et bien, en voilà un beau texte. Je vois que tu vis ce qu’on a vécu nous aussi. Mais toi tu as su très habilement mettre les mots si justes sur l’observation, les ajustements et les sentiments de ce que ça représente pour le sportif et pour le parent. ❤️