Attentes invisibles : et si elles cachaient un besoin plus profond?
- isabelle dion
- 16 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 12 août
La semaine dernière, on m’a offert une opportunité qui m’a fait briller les yeux et le cœur. J’ai reçu une invitation à donner une conférence formelle et expérientielle sur la pleine conscience à un congrès de professionnels de la santé dans quelques mois. Mon cœur s’est gonflé d’abord d’étonnement, puis de joie et de fierté. Et spontanément, j’ai voulu partager cette opportunité avec mon amoureux.
Mais la réaction a été… disons, très sobre. Plus neutre que ce que j’avais imaginé. À ce moment, à l’intérieur, un grand « ouff ».
Une vague de déception est montée. En dedans, quelque chose s’est contracté.
Et c’est là que j’ai mis le doigt sur quelque chose de précieux. La déception, ce n’est pas l’autre qui me la crée.
La déception, c’est l’espace entre les attentes… et la réalité.
Je n’avais pas nommé mon attente. En fait, je ne savais même pas, à ce moment-là, qu’une attente était là, bien cachée, au fond de moi.
Sans même le savoir, je m’étais imaginée une réaction pleine d’enthousiasme, des mots qui me diraient : « Je suis content pour toi. »
Et comme cela ne s’est pas produit, j’ai ressenti une forme de vide.
Pas parce qu’il n’a pas bien réagi. Mais parce que j’attendais quelque chose…
sans l’avoir nommé, sans l’avoir exprimé, et sans même en avoir pleinement conscience.
Et si je ne m’étais pas permis de la vivre, cette fierté?
Avec un peu de recul, je me rends compte que…
peut-être que je ne m’étais même pas permise de la vivre cette joie-là.
Peut-être que j’attendais une réaction de l’autre… parce qu’une petite part de moi doutait encore d’avoir le droit de ressentir cette émotion.
En toute transparence, j’ai été surprise de recevoir cette invitation. Même si, au fond de moi, je sais que je désire plus que tout offrir cette conférence et que je suis la personne toute désignée par le chemin que j’ai marché, est-ce qu’au fond, une petite voix me chuchotait « Pourquoi moi? Est-ce que je le mérite vraiment? » Est-ce le syndrome de l’imposteur qui s’était faufilé en moi… au point où j’avais besoin que quelqu’un d’autre me confirme que j’avais ma place?
Inconsciemment, c’est peut-être pour cela que je cherchais une réaction extérieure. Comme si ma propre validation ne suffisait pas.
Comme si je ne m’étais pas offert à moi, ce moment de fierté.
Cela aura pris quelques jours et beaucoup trop de frustration…
Mais maintenant, je le vois.
En réalité, les attentes peuvent se glisser partout : dans nos relations, au travail, et même envers nous-mêmes – chaque fois qu’on croit que l’autre devrait savoir, devrait faire, devrait reconnaître… ou que l’on pense qu’on aurait dû réagir autrement.
Et à chaque fois que la réalité ne suit pas ce qu’on s’était imaginé, une forme de déception s’installe. Cette contraction peut être parfois discrète, parfois profonde.
C’était à moi d’accueillir ce moment.
Me reconnaître. Me célébrer dans tout ce que je suis, je crée et j’attire.
Quand les attentes nous éloignent du moment présent
Ce que cette expérience m’a permis de voir, c’est à quel point les attentes nous éloignent de ce qui est, ici et maintenant.
Elles nous projettent dans le futur, nous faisant quitter le présent pour un scénario qu’on a imaginé et qu’on espère voir se produire.
Ou alors, elles nous ramènent dans le passé, là où nous sommes figés.es entre ce qu’on aurait voulu… et ce qui est.
Et pendant qu’on se perd dans cet écart, on ne savoure plus ce qui est là. On ne goûte plus à l’instant, à la vie.
Et si je reviens à mon histoire…
J’étais tellement dans l’attente d’une réaction extérieure,
que j’ai passé à côté de la magie pendant presque deux jours.
Cette joie simple d’avoir été invitée à partager ce que j’aime.
Cette fierté douce, même si fragile.
Ce cadeau de la vie… qui ne demandait qu’à être reçu pleinement.
Revenir au moment présent, tout simplement
Revenir au moment présent, c’est parfois juste ça :
Reconnaître ce qui est. Ressentir ce qui vibre, sans filtre.
Se laisser traverser par l’instant, sans vouloir qu’il soit différent.
Et parfois, ça suffit à apaiser le cœur.
Même si, à ce jour, je ne sais pas encore si je pourrai offrir cette conférence, le processus de certification étant toujours en cours, je peux déjà choisir de me dire :
« Ce moment était beau. Ce moment est à moi. »
Et tu sais quoi? La réaction (ou la non-réaction) de mon chum… finalement, elle était parfaite. C’est elle qui m’a permis de mettre en lumière mes attentes silencieuses.
C’est elle qui m’a ramenée à moi.
C’est elle qui m’a offert des prises de conscience que je vais garder… pour le reste de ma vie.



Merci pour ce partage belle Isa !
Quel beau texte qui m'a permis de me revoir dans une situatiod'opportunité dans le passé où j'ai littéralement saboté cette opportunité (syndrome Dr l'imposteur) attente (les miennes, ne me sentant pas méritante de cette opportunité : ah oui, moi (fierté au début) puis autosabotage par la suite (ais-je tout ce qu'il fait pour accomplir ça ? Really ?)
Maintenant, avec tout ce chemin marché, je me vois aller rapidement dans mes attentes-déceptions versus la réalité et j'ai compris dans tout ce process là, que je cherchais validation auprès des autres comme pour me faire dire : Bien oui Linda, té bonne, té parfaite pour ça !
Aujourd'hui je tente de vibrer ces émotions…
Merci pour ce beau partage. Il résonne en moi.